Comme vous le savez, lors de nos études, nous devons effectuer des stages… de nombreux stages… Et qui dit stage, dit maître de stage…
Maintenant que je suis passée de l’autre côté de la force, (autrement dit, que j’ai plus de 3 ans de diplôme), il m’ait demandé d’être Jedi… euh pardon, « maitre de stage »…
Quelle drôle d’idée…
J’ai longtemps hésité à prendre un stagiaire.
En effet, je pense que le fait d’avoir 3 ans de diplôme est un peu léger comme critère… Accompagner un étudiant ne se limite pas à lui ouvrir la porte de son cabinet ; cela doit être le fruit d’une vraie réflexion personnelle.
Accueillir un stagiaire demande une grande disponibilité, tant sur le plan physique que psychologique.
C’est être prêt à encaisser tout un tas de questions et pouvoir y répondre sans trop bégayer.
C’est devoir se confronter au regard de l’autre sur sa pratique, être à même de se remettre en question.
C’est prendre le temps de l’écouter, de le guider, de le conseiller.
C’est tenter d’être irréprochable tout en laissant entrevoir qu’on ne peut être infaillible.
C’est, le cas échéant, l’accompagner dans la rédaction de son mémoire et les moments de doutes qui vont avec.
C’est réussir à lui donner suffisamment de place afin qu’il puisse prendre ses marques, gagner en autonomie et gérer les séances sans accroc.
C’est l’aider à construire son identité professionnelle propre.
C’est avoir une part de responsabilité dans la bonne prise en charge des patients par les psychomotriciens de demain (ouaaaaouuuh la grande claaaasse !!! )
Mais accueillir un stagiaire c’est aussi :
S’enrichir de tout ce qu’il peut nous apporter de « frais »,
Manger des sushis (frais eux aussi), en discutant du dernier bilan passé le matin même,
Partager des vidéos humoristiques dénichées durant la semaine,
Le voir imiter un singe comme personne (attention à toi Padawan, j’ai les vidéos à l’appui),
Servir de cobaye pour une séance de relaxation (quoi de mieux que l’œil critique du maitre de stage… quelle douloureuse épreuve que celle d’être cobaye ! ),
Avoir son égo flatté quand il vous appelle « chef »,
Le voir rougir quand une petite patiente craque devant son « joli minois » et devoir recadrer en douceur cette dernière afin de ne pas le voir se liquéfier sur place,
Partager avec lui votre réserve de victuailles (chocolats et autres friandises bien cachées dans un tiroir…),
Le voir piquer du nez en période intense de rédaction de mémoire et devoir détourner l’attention du patient tout en évitant un fou rire,
Dire la même phrase au même moment en séance et se rendre compte que le travail de formation a été « bien fait »…
Tout ce que je peux dire, c’est que c’est une expérience très riche, sur le plan professionnel et personnel !
Alors, bonne route Padawan !! Nos chemins se recroiserons, j’en suis sûre !
Et que la force soit avec toi ….
© Journal d’une psychomot’